samedi 18 septembre 2010

La Déesse Blanche

Plusieurs légendes orales ont été retranscrites et compilées par le professeur Mohamed Amren et une équipes d’étudiants dans le cadre de leurs mémoires de fin d’année au sein de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Les chercheurs Français concernés par « l’histoire de Blanche et Toumaï » ont en effet été contactés voici quelques années par le professeur Amren et Reza Youssouf Moradil (décédé depuis) spécialistes de l’histoire Sénégalaise et plus particulièrement des coutumes et contes oraux du 17 et 19ème siècle. Un long travail de recherche couvrant une région géographique s’étendant de la  Somalie  à la Namibie, a mis en lumière une récurrence dans la transmission d’un mythe oral. Une histoire, toujours la même se transmet de tribus en traditions.

Ces légendes remontent toutes, au plus tard à une source « alpha » située vers la moitié du 18ème siècle et située au Sénégal. Nous sommes alors en pleine traite négrière sur la côte sénégalaise. On retrouve toujours la même typologie et une même armature stylistique et scénaristique : une jeune déesse commandant à des bêtes fauves porte secours à un homme. Les histoires les plus anciennes décrivent une jeune femme blonde et blanche à demi nue entourée de lions qui aurait aidé un esclave à s’enfuir.

Les variations autour de ce thème sont multiples, beaucoup de déesses sont « couleurs locales » de type sémites, noires, arabes, voir même berbères, habillées suivant la période et les modes d’un pagne, d’une toge ou de burqa. Elles commandent à une troupe d’animaux bigarrés qui pareillement s’adapte à la faune locale. Ainsi on retrouve des éléphants, girafes, antilopes, fauves, bien sûr mais aussi crocodiles et hippopotames dans l’aréopage de certaines comptines des plateaux centraux. Des versions avec des hyènes, des loups, des servals, des chats (en basse Egypte), une version originale des montagnes la place même à la tète d’une meute d’ours. Le recoupement avec les recherches du groupe d’étude de la Rochelle atteste que ces légendes sont inspirées par Blanche Du Beauprés et de Toumaï qui ont séjourné dans l’un des forts ou tout du moins dans un des comptoirs Sénégalais. Nous avons notamment l’équivalent d’une annotation concernant un procès verbal dans une copie d’un registre de port Louis parlant de la nécessité de retrouver « la fuyarde criminelle Blanche de Saint Ange mariée Beauprés enfuy du forts de Bonne Espérance qu’il nous en est démandést l’arrestation et l’écrouage de par l’ordonnance d’étiquette du gouverneur de la resgion. ».

Si la trace du couple est avéré de manière succincte par les trafiquants d’esclaves de l’époque, on peut être surpris de la tradition orale, tout à fait indépendante qui a manifestement frappé les esprits des peuples africains contemporain.

Selon le Professeur Amren, c’est le symbole puissant de ce conte qui a fait que la légende s’est développée.

5 commentaires:

Nathalie a dit…

Aaah, voilà le "baquegounde" ! Bon, eh bien à défaut de cheminée, un convecteur au gaz a fait l'affaire pour bouquiner chaudement : j'ai adoré me plonger dans ce tome 2 et ai été agréablement surprise par cette relation de Blanche aux lions (l'apprivoisement _des humains plutôt que des bêtes_ fait rêver, depuis bien avant Le Petit Prince et Mowgli et Tarzan et...), savoir que l'idée provient d'une de ces légendes transmises oralement ajoute un plus après coup ! On la matérialise dans l'imaginaire ! Euh... enfin, on se l'approprie comme croyance, en somme. Ce n'est pas clair ce que je dis ?! Quand la BD est refermée et qu'on apprend que l'héroïne est inspirée d'un mythe, qui comporte sa part de réalité, elle prend tout le poids de l'Histoire (avec un grand "h") mais avec la bouille de la Blanche de Thierry Chavant. C'est pas beau, ça ? Enfin, merci pour cette jolie et belle histoire.

THIERRY CHAVANT a dit…

J'ai pas tout compris Nathalie (notamment baquegounde : c'est background en Belge hein ?) mais sinon je suis très content que cela t'aie fait rêver, c'est le but d'ailleurs et heu... sinon, tu as compris que TOUT ici est inventé hein ?! parce que j'ai eu en dédicace un lecteur qui a pris pour agent content les conneries que j'ai écris sur ce site !

C'est 100% fake ! tu m'en veux ? tu vas te faire rembourser l'album ? me tuer avec un pique à glace ?

Nathalie a dit…

Oui, je voulais franciser le "background" anglais. En Belgique on dirait "contexte". Ha ha :).

Et non, je me suis dit que peut-être c'était inventé mais je n'y ai pas cru. Que c'était inventé. Donc j'y ai cru. A ton histoire inventée. Capiche ? (ça c'est de l'italien francisé).

Si je t'en veux ? Hmmmm... je ne sais paaas, je vais réfléchir... ça y est j'ai réfléchi : VENGEANCE !!! :)

Alors, quelle vengeance... j'hésite. Tiens tiens, peut-être bien que je vais ranger tes BD avec euh... mes magazines de déco (ha ha) ou bien alors... attendre 2 ou 3 ans avant de me procurer Méliane... ah non, tiens, là, c'est moi que je punirais. Zut alors. Ok ! J'ai pas fini de réfléchir, ok ?!

:)

Nathalie a dit…

Sinon, je pourrais :

- remplir (enfin) mon blog avec une petite musique qui scanderait : "Cha-vant mé-cré-ant !"

- t'apporter un gros cornet de frites bien grasses et froides si tu dédicaces un jour à Bruxelles, avec "I love Belgium" écrit dessus, en rose fluo, attaché à une cordelette à pendre au cou (ou bien te le faire livrer par colis à ta prochaine dédicace à la Griffe Noire)

- créer moi-même une BD (tu as de l'imagination mais... t'imagines même pas comme ça craindrait point de vue dessin; le scénar, j'ai moi-même suffisamment d'imagination pour faire un truc pourri à souhait), te la dédier en écrivant que tu es Le Maître Qui M'A Inspirée + verser une larmichette d'émotion pour les journalistes/critiques

- faire un emprunt, racheter TOUTES tes BD et construire un château de cartes avec, à proximité du Mont St-Michel... à marée basse

- utiliser Méliane (femmes & flammes) comme pose-plat dans le resto que j'ouvrirais, inspirée par et dédié aux BD

...

Alors ? On fait moins le malin, là, hein ?

Vive l'imagination :)

THIERRY CHAVANT a dit…

Ha ! ha! ha! (rire jaune) je vois que pour les conneries y'en a de l'imagination !!! hein ?!!! J'avoue que ces châtiments sont tous aussi atroces les uns que les autres, le plus épouvantable reste pourtant le cornet de frites par son réalisme (BrrrRRrr...)