jeudi 23 juillet 2009

Les traces Historiques

Le contexte Historique.

 

Le XVIIIe siècle proclama les droits de l’homme mais pas ceux de la femme.

 

Il est important de bien comprendre cette période et de la débarrasser des fantasmes humanistes actuels. En ce début de siècle « des lumières »,   la pensée issue de la religion chrétienne est toujours aussi misogyne, Eve a perdu l’humanité et les sciences sous couvert de naturalisme justifient l’avilissement de la femme : fragile, sensible, versatile, intellectuellement limitée, elle est le versant faible de l’homme. Si la révolution et la constitution ont défini les droits du citoyen, le droit de vote des femmes ne fut même pas mentionné, elle reste « une propriété de l’homme » cantonnée au foyer. L’esclavage quant à lui fut bel et bien abolis en 1789 en France, mais il faudra attendre le siècle suivant pour que les autres pays d’Europe suivent et le début du XXe siècle pour les colonies. Si les lois misogynes et esclavagistes ont fini par disparaître des pays modernes, nous ne pouvons pas en dire autant des idées, qui elles survivent et même renaissent de temps à autre…

 

 

Les Sources Historiques.

 

Plusieurs sources nous permettent de reconstituer approximativement l’histoire de Blanche Du Beauprés et de Toumaï (Toumaï signifie « espoir de vie » en langue gorane ou Toubou  en Afrique).

 

Ces sources ont été réunies pour la première fois dans les années 70 par une universitaire Française, Eve CARION, nous sommes alors encore en pleine période de contestation féministe, et le travail d’Eve porte sur le statut de la femme dans le monde et à travers l’histoire. Elle ne pourra malheureusement pas achever cette énorme étude, par contre elle tombe par hasard sur un échange de lettre datant probablement du milieu du XVIIIe siècle qui fait mention de l’aventure de Blanche, quelques lignes dans la correspondance d’une Parisiennes Lise de Bellefeu à une cousine qui vivait apparemment dans une île au large des côtes Françaises.

 

Cet indice va permettre à Eve de poursuivre ses recherches et de rassembler d’autres documents, qui ne permettront pas de situer avec exactitude les différents lieux ou vécue Blanche. Ainsi on ignore tout du couvent d’où viendrait la jeune mariée, on n’a jamais retrouvé aucun registre d’état civil faisant mention du mariage du Beauprès, l’île a été tantôt identifiée comme L’île d’Yeu (thèse Carion) tantôt comme l’île de Noirmoutier, l’île de Ré ou encore l’île d’Aix. Il y’eu aussi nombre de querelles d’expert à propos de l’origine de Toumaï, il est acquis aujourd’hui qu’il est sois ; originaire des Antilles Françaises ( aucune île n’a pu être situées précisément ici aussi) sois d’Afrique et non des Indes ou d’une colonie Ottomane.

 

On se souvient des polémiques qui ont eu court à propos de l’impossibilité de la présence sur le sol Français d’un esclave noir. Les uns arguant de la rareté extrême de document attestant de la présence d’Africain ( on connaît les transit des ports marchands Français ) pour nier l’existence même d’esclave Africain sur le territoire Français, les autres protestant justement de cette absence de document pour prouver à quel point les esclaves étaient méprisés, « moins que du bétail, ceux-ci n’eurent droit qu’à une inexistence proche de celle des pierres, méprisés, brimés et totalement isolés, la non-vie de ces êtres humains due être l’une des pires expériences de l’histoire de l’humanité » (extrait d’une interview d’Eve Carion en 1977 pour le journal « L ‘Espoir »).

 

C’est Yamina NEKAZ dans le cadre de sa thèse sur le racisme et les couples mixtes qui prouva en 1986 (nous sommes alors en pleine période de « crise des Banlieues’ ) qu’un Toumaï a été recherché par les Douaniers et Commissaires de sa majesté en compagnie d’une Noble Blanche Du Beauprès qu’il aurait soit : enlevée après avoir tué un ou plusieurs pêcheurs, soit : qu’elle aurait été elle-même la criminelle et qu’il n’ait été que son domestique. Yamina NEKAZ démontrera aussi qu’à l’époque, la «liaison amoureuse » de Blanche et Toumaï était tellement inconcevable qu’elle n’est pas notifiée dans les procès-verbaux, on parle d’une « maîstresse et son esclave » et non d’un couple illégitime en fuite.

 

La meilleure chronologie est celle qui a été établie par le groupe d’étude de La Rochelle en 1992, après la fuite de l’île, il semblerait qu’on ait trouvé plusieurs écrits et manuscrit, dont deux lettres de la maréchaussée de l’époque, qui font état vers 1760 du passage de la Frontière Italienne d’un couple recherché pour meurtre.

Dans les registres de la mairie d’un village côtier, une plainte atteste du vol d’un cheval par un couple dont « un sarrasin ».

D’autres traces plus hypothétiques font état de rapines de victuailles et vêtements par des couples ou « un homme à la peau noire » dans des périodes correspondantes.

Une diligence en provenance du Mans aurait croisé un chevalier noir satanique enlevant « une chrestienne terrorisée ».

Plus sérieux un document cacheté des soldats de sa majesté Française « aux nobles troupes Italiennes » transmet un mandat d’amené à propos de « Blanche du BeauPrès et de son serviteur Toumaï »

Le couple a donc passé la frontière des Alpes Italiennes du côté du lac de Côme, les recherches actuelles n’ont pas découvert d’autres données sérieuses.

 

Pour clore le chapitre sur les « traces historiques » nous ne pouvons ignorer l’énorme iconographie et les différentes « reliques » que certains chercheurs auraient découvert. De nombreux musées surtout dans les régions d’origine du couple (côtes Vendéennes et Basse Bretagne) proposent en effet  des dessins de Blanche, ses habits, ses lettres, plusieurs journaux intimes tous uniques (sic) des contrats de mariages Beauprès, des portraits d’elle et de ses contemporains, ( 2 portraits de Toumaï ! dont un exécuté par Blanche !)  mais aussi des affaires ayant appartenu à Toumaï, des statuettes africaines, son pagne (! ) une peau de lion et quelques pieds d’éléphant « tabouret ». Tout cela sort du cadre purement historique et rejoint le folklore, on connaît les pièces de théâtre en plein air, les poupées, t-shirt, porte-clef et autocollant que l'on peut acheter un peu partout dans les régions balnéaires Atlantiques Françaises.

Certains sociologues ont même souligné l’émergence dans certaines régions et à différentes époques de versions de Blanche et … « Thomas » en amant « blanc ».

 

La dimension politique.

 

La rareté des documents nous permet d’estimer que l’histoire de Toumaï et de Blanche fut relativement ignorée de leurs contemporains. À partir de ce postulat, deux écoles se sont toujours affrontées.

D’un côté les tenants d’une « anomalie historique » autrement dit, une exception d’une extrême rareté qui fait sens uniquement à la lumière de notre époque. Le XVIIIe siècle serait un siècle obscurantiste ou toutes les intolérances étaient normales et l’histoire de ce couple mixte tout au plus « une anomalie ».

 

De l’autre on rencontre les adeptes de « l’intemporalité » :  à toutes les époques l’intolérance et le racisme prennent place, fluctuant en fonction des lois, morales et normes du moment.

L’histoire de Blanche et Toumaï est alors brandie comme un symbole intemporel, et récupérée de nos jours à toutes les sauces politico culturelles. Les mouvements qui ce sont le plus appropriés cette histoire, on s’en doute, sont essentiellement de gauche à tendance humaniste anti-raciste et féministe.

 

Les contestataires, eux, sont, bien entendu, plutôt des courants politiquement situés à droite, voir à l’extrême droite, mais aussi des historiens neutres qui ont souligné l’aspect peu objectif et passionnel qui entoure toutes les études concernant l’histoire de Blanche et Toumaï.

 

On peut noter aussi les querelles de clocher qui ont opposé, par exemple Féministe et anti-racistes, chacun mettant en avant le sort moins envieux, et plus « grave » d’un des deux protagoniste du couple. Ces discussions ont culminé de manière un peu excessives fins 2001, on se souvient des articles par presses et forums interposés qui opposaient par exemple les chiffres des « esclaves noirs » opposé à ceux des « esclaves féminines » ou le nombre de noirs mort des suites de l’esclavage et le nombre de femmes décédées des suites de violences conjugales.

 

La récupération est toujours assez importante, on ne compte plus les associations « Toumaï » ou « Blanche » il y’eu même les partis politiques « Toumaï » au U.S qui prônait l’interdiction des mariages mixtes (sic) ils se sont d’ailleurs servi amplement de l’élection de Barack Obama pour appuyer leurs idées eugénistes pour la suprématie de l’homme noir. La fondation « Blanche et Toumaï » fondée en 1985 par Eve Carion et Juliette Liberté a été dissoute par ses fondatrices elles-mêmes en 2003 à cause de dérives du même ordre.

Le problème des couples mixtes étant toujours le même puisque la « perméabilité » est souvent « régie » par la morale et/ou les lois religieuses et ne marche que de manière univoque ; un homme a le droit de prendre une femme dans un autre groupe (ethnique, religieux, culturel etc. ) mais pas l’inverse. C’est ainsi que la « Fondation Blanche et Toumaï fut très vite « polluée » par des partisans masculins qui étaient pour la mixité des couples dans la mesure ou c’était l’homme qui était « promoteur ».

 

La couleur de peau, la religion, le sexe, sont quelques-unes des spécificités utilisées pour oublier qu’un humain est un humain.

 

Légendes.

 

Pour laisser ouvert le débat, nous nous devons ici de notifier quelques hypothèses récemment avancées par des historiens et chercheurs.

 

Le travail de Philippe Oloncourt qui part de l’hypothèse que le couple a pu parcourir de grandes distances après son passage en Italie n’a rien donné de probant en ce qui concerne les pistes Asiatiques et Proche Orientales. ses recherches ainsi que celle de Geneviève Sinard ont été un temps jugées aléatoires, à cette époque les long voyages étant exceptionnels. La rigueur que l’un et l’autre mettent dans leur recherche fait qu’il est très dur de connaître leurs hypothèses de travail.

 

Cependant début Septembre 2008 Geneviève Sinard avait confié dans un entretien au mensuel étudiant Faculté « Liberté » : « qu’elle et Oloncourt avait de manière quasi certaine retrouvée la trace du couple en fuite. » Que leurs déductions s’appuyaient simplement sur un raisonnement logique et surtout sur la découverte d’un document émanant d’une prison de l’époque. Aucun des deux chercheurs récemment consultés, n’a voulu compléter cette information.



2 commentaires:

christian chavant a dit…

balèze hein…les fautes aussi balèze…

THIERRY CHAVANT a dit…

a ouai ! envoie moi un mail en douce avec celles que tu as repérer, je te renvoie le chèque de 20 000 euros ( puisque ton frère sait pas l'orthographe ! )