jeudi 23 juillet 2009

Suzanne De Carnout.

Ou Suzanna Vasques De Loyolia. Cette jeune femme de caractère qui fit partie des premières humanistes femmes n’a laissé aucun écrit ni œuvres ayant pu témoigner de son existence. Tout au plus certain universitaires, l’ont-il croisé au détour d’une citation ou d’une mention dans une lettre d’un de ces nombreux amants.

 

On estime sa naissance vers les années 1720 mais certains pensent que c’est beaucoup trop tôt, des commentaires d’époque la décrivant, jeune femme déchaînée aux tribunes révolutionnaires Française. Son père est sans doute le Comte Alessandro Vasques, fils de la fameuse famille Vasques, grands commerçants portugais et négriers célèbres. Sa mère, la comtesse Alicia de Loyolia  l’envoie à l’age de 13 ans à Rome puis à 16 ans à Paris pour y poursuivre ce que l’on peut appeler aujourd’hui des études, bien qu’à l’époque, étudier pour une femme est un non-sens social. La jeune Suzanna va donc aller de salons en réceptions croisant ce que le beau monde intellectuel ; humaniste, libertins, poètes et scientifiques comptait à l’époque, elle va apprendre « les arts » c’est-à-dire la musique, la peinture, la poésie, mais aussi la littérature et les sciences naturelles, la chimie, la physique, la géographie et l’histoire.Maximo Inervo a, en 2003, fait une étude remarquable sur la présence des premières femmes humanistes dans les œuvres du XVIII siècle, pour lui et le groupe d’étude Italien qu’il représente, Suzanne (prénom francisé) serait présente dans plusieurs œuvres de Watteau et Poussin, dont elle aurait été l’amante, ainsi que de manière certifiée dans au moins 3 livres d’auteurs différents. Ce n’est pas très étonnant sachant qu’elle fréquentera toute la société Parisienne humaniste de l’époque, celle qui posera les préceptes des droits de l’homme. Les mauvaises langues et la morale catholique de l’époque la calomnieront jusqu’au Portugal, ou sa mère devra même faire intervenir le Cardinal Auristo Montevino pour calmer les rumeurs au sujet de sa fille. Certains salons où se rendait la belle ibérique, il est vrai, ne faisaient pas que palabrer. Libertine et humaniste elle va tout de même devoir se marier à 25 ans avec un Duc Français, Antoine ou Alexandre de Carnout. On perd sa trace peu après son mariage, elle aurait suivi son mari aux Indes ou ailleurs. On la retrouve à la révolution, jeune veuve, elle aurait pris part à certaines insurrections aux côtés des gens de la rue, beaucoup de chercheurs dont Pascal Ariboise du centre d’étude historique de Paris estime que ces histoires sont une légende. Ce dont on est sur par contre c’est qu’elle évita de justesse la guillotine, là aussi plusieurs thèses s’affrontent, d’un côté sa condamnation serait due à son rang social (hypothèse commune) et elle aurait évité l’exécution grâce à l’intervention du consul du Portugal. De l’autre une version plus romanesque mais non dénuée de fondement, prenant part aux luttes intestines qui suivirent la révolution, elle contesta ouvertement l’attitude de certains révolutionnaires qu’elle accusait de vouloir spolier le pouvoir au détriment « du tout pour le peuple » amante de Danton ou Mirabeau (suivant les versions) elle aurait été condamnée par jalousie et sauvée par amour, mais là encore plusieurs versions s’opposent sur les amants et jalouseurs, voir sur les amantes et les amitiés secrètes de royalistes déguisés. Après la révolution, elle serait retournée au Portugal ou se serait exilée en Amérique, il existe une littérature de fiction aux Etats-Unis datant de la fin du 18e qui serait inspiré par son personnage sauvant des Indiens dans la pampa en conquistador féminin, ce personnage d’aventurière est, bien entendu, totalement mythique pour la majorité des chercheurs.

Aucune autre trace à ce jour n’a été formellement attestée concernant La Donna Suzanna de Carnout.

Reste l’Odalie du poète Italiano Français Nestor Filo qui fut sans doute son dernier amant.


Je me suis fait violence de ton absence

Essayé de perdre jusqu’au souvenir de ton sillage

Battements de cils et de cœurs

Tes ondulations, ton habitation

Le regret de tes bras frais

Le lointain de ton regard

Tout cela me perd.

Ô ma Suzanne.

 

Nestor Filo.


2 commentaires:

christian chavant a dit…

Mon frêre historien, ça m'étonne pas…C'est une image que je gare de toi depuis tout petit.Mon frère sait…même si tout est faut ça reste juste…

THIERRY CHAVANT a dit…

Oui, je suis ton grand frêre tu dois m'obéir ! envoie moi un chèque de 20 000 euro ( t'es obligé; je sais tout ! )